Le 10 novembre 2013 reste sans aucun doute une date difficile et une importante frustration pour le Comité Olympique Allemand (DOSB). Certains de ses chances de remporter l’adhésion des citoyens de Munich et Garmisch-Partenkirchen – en dépit d’une forte opposition locale -, ledit Comité avait soumis la candidature aux JO d’hiver de 2022 à l’approbation de la population.
Toutefois, malgré un dossier technique reprenant dans les grandes lignes le projet développé pour les JO 2018, Munich 2022 fut un échec, avec in fine, plus de 52% de suffrages défavorables à la candidature olympique allemande.
Aujourd’hui, les citoyens sont une nouvelle fois appelés aux urnes. Mais plutôt que Munich et plutôt que les JO d’hiver, le DOSB a préféré miser sur Hambourg et sur l’échéance des JO d’été de 2024 pour espérer convaincre la population.
Pour l’heure, les signaux sont aux verts : des sondages favorables, une communication efficace et développée depuis plusieurs mois, et un taux de participation élevé dans le cadre du référendum olympique.
Néanmoins, les décideurs allemands ne sont pas à l’abri d’une nouvelle déconvenue. De fait, quelles seraient les conséquences d’un « Non » des citoyens de Hambourg et de Kiel ?
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Un « Non » unanime enterrerait la candidature olympique pour 2024
Comme une évidence, malgré une campagne promotionnelle intense, un refus populaire aurait pour conséquence directe d’entraîner le rejet de la candidature de Hambourg 2024, autrement dit, son retrait de la course aux Jeux.
Le retrait de la candidature serait également la seule possibilité en cas de « Non » exprimé par les citoyens de Hambourg.
Cela aurait bien sûr une incidence sur ladite course, en rebattant très certainement les cartes entre les quatre autres Villes Candidates. Mais surtout, cela aurait une incidence majeure sur le sport allemand et son image à l’échelle internationale et au sein du Mouvement Olympique.
Évoquée un temps donné, quelque soit le choix pour 2024, l’idée d’une candidature aux JO 2028 aurait alors du plomb dans l’aile. Après l’échec de Berlin 2000, Leipzig 2012, Munich 2018 et le rejet de Munich 2022, une énième déconvenue écarterait de fait l’Allemagne de la course aux JO pendant une certaine durée.
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Un « Oui » à Hambourg mais un « Non » à Kiel
Désignée le 13 avril dernier comme site candidat aux épreuves de voile du projet olympique, la ville de Kiel est également associée à la consultation populaire qui se clôturera ce dimanche soir.
Comme dans la ville principale, une intense campagne promotionnelle a été menée au cours des derniers mois dans la cité portuaire et balnéaire, de quoi engendrer un résultat positif. Mais si les sondages sont favorables à la candidature et si le Conseil Municipal a d’ores et déjà accordé une enveloppe budgétaire au projet olympique, les citoyens de Kiel pourraient venir jouer les troubles-fête au dernier moment.
Dès lors, dans le cas où Hambourg se prononce pour la poursuite de l’aventure olympique, mais que Kiel décide d’aller dans le sens inverse, en accordant une majorité de suffrages sur le « Non », le DOSB et les porteurs de la candidature devraient a priori se tourner vers un autre site.
Au printemps, trois sites – dont Kiel – avaient déposé un dossier de candidature.
Outre la ville finalement choisie, les ports de Lübeck et de Rostock / Warnemünde avaient mentionné un intérêt poussé pour représenter la candidature allemande aux côtés de Hambourg.
Selon toute vraisemblance, au regard des critères techniques et de l’adhésion populaire exprimée sur Internet, la deuxième option pourrait in fine vernir remplacer la candidature de Kiel. Rostock / Warnemünde prendrait alors sa revanche sur sa rivale, par deux fois Ville Olympique pour les épreuves de voile (1936 avec Berlin et 1972 avec Munich).
Reste à savoir si les citoyens du « Plan B » seront par la suite consultés par la voie référendaire…