Cette semaine, les autorités porteuses de la candidature olympique et paralympique de Hambourg 2024 ont présenté un plan détaillé de financement des Jeux et ce, dans un souci de transparence à l’égard des citoyens qui seront appelées aux urnes, pour le référendum du 29 novembre 2015.
Le moins que l’on puisse dire, c’est que la candidature allemande a su mettre les petits plats dans les grands.
Au travers d’un document de près de 120 pages, Hambourg 2024 dévoile un budget global – comprenant la partie qui incombera au Comité d’Organisation (COJO), la partie hors-COJO ainsi que les dépenses ultérieures – de 12,353 milliards d’euros.
Ainsi, la candidature présente des données qui ne concernent pas uniquement l’organisation stricto-sensu des Jeux, mais bien plus largement, la planification d’une transformation territoriale majeure pour la cité portuaire de l’Elbe jusqu’à l’horizon 2040.
De fait, les dépenses de la phase A – autrement dit, les dépenses liées à la préparation des Jeux (2017-2024) – s’établiraient à 11,218 milliards d’euros, dont 3,631 milliards consacrés aux sites sportifs et au Parc Olympique de Kleiner Grasbrook.
Sur ce point, la mise en état du site portuaire et industriel prévu pour accueillir le Parc Olympique nécessiterait un investissement de l’ordre de 1,317 milliards d’euros, soit bien moins que les estimations formulées par les opposants à la candidature de Hambourg.
Le volet sécurité des Jeux représenterait pour sa part un coût de 461 millions d’euros selon les autorités locales, tandis que les éléments relatifs à la mobilité et aux déplacements du public et des athlètes représenteraient des investissements de 2,111 milliards d’euros.
En ce qui concerne les dépenses de la phase B et C – autrement dit, les dépenses liées à la remise en état et à la reconversion des sites (2025-2027 puis jusqu’en 2040) – ces dernières représenteraient quelques 1,135 milliard d’euros de dépenses.
Sur ces données d’ensemble, les dépenses liées au COJO se chiffreraient à 3,395 milliards d’euros, tandis que les dépenses hors-COJO seraient d’un montant de 6,591 milliards d’euros. Les coûts indirects – parmi lesquels la dépollution et la mise en état du site de Kleiner Grasbrook – seraient quant à eux d’un niveau de 2,367 milliards d’euros.
Souci principal des autorités locales et fédérales, la participation des contribuables a d’ores et déjà été mentionnée. Elle s’établirait à 7,4 milliards d’euros, dont 1,2 milliard à la charge exclusive de la Ville de Hambourg.
Précision importante et non-négligeable, les différentes données chiffrées ont été calculées sur la base de l’inflation et se réfèrent donc à un niveau qui serait envisageable au cours de l’année 2024.
Dans le détail des aménagements et investissements prévus, le Parc Olympique représente une part logiquement majeure.
L’édification du Village des Athlètes et des équipements périphériques nécessiteraient ainsi 1,403 milliard d’euros d’investissements, tandis que le Stade Olympique aurait un coût global – JO (595,66 millions) et reconversion post-JO (45,11 millions) – de 640,77 millions d’euros.
La construction du Centre Aquatique mobiliserait 297,81 millions d’euros, dont 84,22 millions pour la partie reconversion, autrement dit, pour le démontage des tribunes et des équipements olympiques afin de réduire la capacité du site à 2 000 sièges contre 17 000 durant les Jeux.
Pour ce qui est de la Halle Olympique, cette dernière devrait compter sur un investissement de 203,24 millions d’euros, dont 59,32 millions pour sa transformation partielle après les JO. Le site, bien que conservant sa vocation sportive, deviendrait en effet un terminal d’accueil pour les navires de croisières.
Autre donnée notable du Parc Olympique, l’installation des équipements utiles aux médias nécessiterait des dépenses de l’ordre de 294,57 millions d’euros. A l’issue de l’événement sportif, ces équipements seraient destinés à s’intégrer au nouveau quartier, en proposant services et bureaux.
Sur le plan des recettes, Hambourg 2024 joue la prudence et prévoit 3,395 milliards d’euros pour le compte du COJO.
Ainsi, le Comité de Candidature et les autorités locales tablent sur une contribution du Comité International Olympique (CIO) de l’ordre de 1 milliard d’euros – en valeur 2024 -, sur des revenus issus du programme des partenaires à hauteur de 1,1 milliard d’euros, mais également sur des recettes de billetterie de 870 millions d’euros.
La vente de produits sous licence pourrait générer 100 millions d’euros de revenus supplémentaires.
Avec un tel dispositif et un projet résolument tourné vers l’avenir, avec une transformation urbaine équivalente voire supérieure à celle de Barcelone 1992 ou de Londres 2012, Hambourg veut marquer les esprits.
Le référendum de la fin novembre est bien sûr en ligne de mire, mais aussi et surtout les quatre concurrentes internationales – Paris (France), Rome (Italie), Budapest (Hongrie) et Los Angeles (États-Unis) – sans oublier l’institution olympique de Lausanne (Suisse).
Cliquer pour visualiser le diaporama.Désormais, les doutes ne sont plus permis : Hambourg sera une redoutable candidate.
Malgré l’échec de son projet pour les JO 2012 (écarté de la sélection allemande au profit de Leipzig), la cité portuaire a su élaborer un séduisant projet avec une réelle dimension sportive et urbaine.
Les sondages à venir, et davantage les résultats du scrutin olympique, seront particulièrement intéressants à analyser.